Perdre du temps dans la consultation


Crainte / Cliché par rapport à la coopération

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Julien, est en retard. Il a dû gérer une situation compliquée au bureau ce matin, mais il s'était engagé dans un projet coopératif qui l'intéresse beaucoup et pour lequel il aimerait s'investir. Après avoir filé un coup de main à ses collègues débordés, il grimpe à vélo pour se rendre au plus vite à la réunion qui l'attend.

Pendant le trajet, les idées tournent dans sa tête, il a hâte d'exposer ses aspirations au groupe et de passer au concret pour réaliser sa vision.

Enfin arrivé il rentre dans la salle et s'excuse du léger retard. Et là, stupeur : l'animateur de la réunion, Neil, a installé de grandes pages blanches de paper board au milieu de la pièce, et tous les participants sont armés d'un tas de post-it colorés pour s'exprimer. La réaction de Julien est immédiate "Oh non, pas des post-it !". S'il donne de son temps sur ce projet ce n'est pas pour subir ces méthodes d'animations vues et revues sans aucun résultat et action concrète derrière.
Il regrette presque de s'être déplacé, ses collègues avaient besoin de lui et il va maintenant perdre deux heures à donner son avis et être consulté sans savoir ce qui sera fait par la suite.

Solution et base de la coopération

Et Julien n'a pas tort de s'inquiéter : les apprenti.e.s "porteurs de projets coopératifs" n'ont pas toutes et tous les ficelles de la coopération. Ils savent intuitivement que la coopération, ça passe par le brainstorming, et que le meilleur moyen de s'assurer de la participation de tout le monde, c'est de travailler en petit groupe, et de faire s'exprimer les collaborateurs par écrit ... d'où les post-its. Et Julien en a fait, de ces séances de post-its, et a bien constaté qu'il voyait rarement le lien entre les idées émises à cette occasion, et l'annonce d'un projet qui semblait sorti du chapeau, projet dans lequel il ne retrouvait rien des idées émises de manière collective lors de la séance post-it. Et vu la surprise de Julien, il est probable que Neil soit effectivement un apprenti qui a commis au moins une erreur initiale (qui peut donner à Julien l'envie de remonter sur son vélo) :

  • ✅ Julien n'était pas si en retard que cela. Neil est donc parti à fond sur sa séance post-its et a omis de décrire au collectif l'intégralité du processus de coopération, qui va bien au-delà des post-its : Etape n°1 : Neil aurait dû expliquer à tout le monde à quoi servirait cette séance de post-its.
  • ✅ l'étape "post-its" est une étape effectivement de brainstorming, d'émergence d'idées. C'est une étape foisonnante, mais entre toutes ces idées et la conception d'un projet , l'Etape n°2 du processus de coconstruction.
  • ✅ Neil devrai ensuite prévoir une étape de regroupement des idées semblables, d'approfondissement de certaines, d'élimination d'autres : c'est l'Etape n°3, durant laquelle le groupe éprouvera la robustesse et la faisabilité des différentes idées, pour n'en proposer qu'un nombre restreint
  • ✅ une fois ces idées bien décrites, il faudra décider de celles qui devront être retenues dans le projet, c'est l'Etape n°4 du processus. Et là, selon le contexte, Neil devra proposer une modalité de prise de décision, qui pourra varier selon le contexte, depuis une décision "autonome" prise par un comité directeur, jusqu'à une décision collégiale, nécessairement plus longue, pour aboutir à un consensus de tout le collectif.
  • ✅ et enfin, Neil ne devra pas oublier d'annoncer à tout le monde les choix qui ont été faits, clore la phase de "coconstruction" pour passer à la phase opérationnelle de mise en oeuvre du projet, c'est l'Etape n°5 du processus.
  • Après sa formation Animacoop, Neil organisera comme un chef ses 5 étapes de coconstruction, Julien saura en arrivant à quoi le collectif s'engage et comment s'organise le processus. Et promis, il en redemandera ... et il arrivera même à l'heure pour les prochaines réunions!
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